L’École de Palo Alto, du nom de la ville où ses prémisses ont commencé à s’élaborer en Californie est une approche d’analyse et de résolution de problèmes interactionnels qui se fonde entre autres sur des prémisses constructivistes et cybernétiques. L’approche clinique que les chercheurs qui la composaient ont initiée au sein du Mental Research Institute, se caractérise par une volonté de travailler à apaiser des interactions plutôt qu’à soigner des personnes.
Les tenants de l’approche issue des travaux de l’École de Palo Alto ont conséquemment une façon spécifique, et très éloignée de la perception intrinsèque de la pathologie individuelle, de considérer les symptômes et problèmes des patients. Des origines du modèle à aujourd’hui, ils estiment qu’en ce qui concerne les souffrances psychiques, et dans la mesure où les marqueurs biologiques manquent cruellement à la psychiatrie pour effectuer tel ou tel diagnostic, il est souvent plus productif de s’attacher à modifier les relations que l’individu entretient (avec les autres, avec le monde, avec lui-même) que de tenter de modifier sa psyché, tant cette tentative est souvent douloureuse et fréquemment vaine.
Pour l’École de Palo Alto, c’est donc le changement du fonctionnement ici maintenant du système d’interactions dans lequel est pris le patient qui constitue l’élément déterminant de la thérapie.
Conséquemment, l’objectif de toute thérapie menée selon les principes de l’Ecole de Palo Alto est de modifier structurellement les règles du jeu du système relationnel du patient aujourd’hui. Cette modification à la fois des interactions et de la perception qu’ont les patients de leurs problèmes crée un changement fondamental qui apaise sa souffrance de façon patente et durable.
Cette approche clinique systémique et stratégique permet de résoudre en une dizaine de séances des problématiques concrètes, actuelles et interactionnelles. Elle consiste à analyser finement tout ce qui a été tenté en vain pour résoudre le problème, afin d’arrêter ces actions inefficaces qui rajoutent à la souffrance en développant un sentiment d’impuissance chez la personne qui en retire l’impression qu’elle a tout essayé et qu’il n’y a rien d’autre à faire. La thérapie brève systémique et stratégique selon Palo Alto concrétise ce mouvement en préconisant la mise en œuvre du contraire de ce qui a échoué. Ces prescriptions sont parfois paradoxales, puisqu’elles amènent parfois à faire l’inverse de ce que le patient a trouvé jusqu’à maintenant logique de mettre en place.
A180degrés est un regroupement de psychopraticiens, formateurs et chercheurs qui dédient, sous l’égide d’Emmanuelle Piquet l’ensemble de leur travail depuis 15 ans à la pratique thérapeutique selon cette Ecole et à sa diffusion en Europe francophone, tant par les formations qu’ils proposent que par leurs différentes publications.
Emmanuelle Piquet, née à Lyon en 1969, est une thérapeute française formée à la thérapie brève stratégique selon l’École de Palo Alto. Elle a spécifiquement modélisé, d’après les prémisses de cette école, une manière d’apaiser de manière durable les souffrances en milieu scolaire. Elle est considérée dans toute l’Europe Francophone comme une spécialiste de l’Ecole de Palo Alto au sujet de laquelle elle a publié 10 ouvrages qui font référence. Elle a été élevée au grade de chevalier dans l’Ordre du Mérite, par le Ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, le 12 mars 2019, pour ses travaux en matière de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire.
Emmanuelle Piquet a occupé le poste de directrice des ressources humaines durant quinze ans après un diplôme obtenu à la BSB. Elle s’est ensuite formée à l’Université de Lorraine en psychologie et à l’Institut Grégory-Bateson en thérapie brève selon l’École de Palo Alto. En 2008, elle débute son exercice de thérapeute en cabinet avant d’être très rapidement rejointe par une équipe qu’elle a formée. Elle crée alors les centres « À 180 degrés – Chagrin scolaire » à Lyon, Mâcon et Paris, puis Lille et Dijon.
Dans ces centres, les psychopraticien⋅ne⋅s, qui exercent uniquement selon les principes de l’École de Palo Alto. , accueillent adultes, couples ou enfants pour des problématiques de toutes sortes, nouées autour de relations douloureuses avec les autres ou avec soi-même. Emmanuelle Piquet a enseigné le modèle de Palo Alto à l’ESDES de 2012 à 2015, à l’Université de Bourgogne, dans le cadre du D.U. «Traiter les souffrances en milieu scolaire et périscolaire » de 2016 à 2019, qu’elle a contribué à créer. Depuis septembre 2020, l’Université de Liège propose ce même cursus dans son « Certificat en gestion de situations problématiques en milieu scolaire par l’approche de Palo Alto », qui s’appuie sur le travail d’Emmanuelle Piquet et des centres « À 180 degrés – Chagrin scolaire » en matière d’apaisement des souffrances en milieu scolaire. Elle intervient régulièrement dans des établissements de formation des enseignants en France ( Académie de Poitiers et de Versailles) en Suisse (HEP Lausanne, Béjune et Fribourg*), et au sein de différents établissements en Belgique via l’Association Bref dont elle est la Présidente.
*Hautes Ecoles Pédagogiques
A180 degrés propose deux parcours distincts en fonction de vos besoins.
Un parcours fondamental
Il vous permet de vous former aux techniques de thérapie brève stratégique et systémique de l’École de Palo Alto.
À l’issue de ces 26 jours, vous pourrez choisir de devenir praticien généraliste ou spécialisé dans les souffrances scolaires. Nous avons voulu ce parcours fondamental le plus proche possible de la pratique clinique quotidienne à laquelle vous vous destinez. C’est la raison pour laquelle les formateurs que vous allez rencontrer sont tous des psycho-praticiens exerçant ce métier au quotidien de façon intensive. Mais il nous a semblé impératif de bien ancrer cette pratique dans ce qui fait selon nous la puissance de ce modèle, à savoir son épistémologie si particulière et notamment ses prémisses systémiques et batesoniennes. C’est la raison pour laquelle, dès les premiers jours de formation, vous bénéficierez d’une journée dédiée aux impacts particuliers de Bateson sur la pratique de la thérapie brève.
Vous rencontrerez aussi des formateurs sollicités comme auteurs pour publier sur le sujet de la thérapie brève et de la systémie comme Emmanuelle Piquet (« faites votre 180 degrés », 2014, « te laisse pas faire, 2013 » et « mon ado, ma bataille, 2016 »), Muriel Martin Chabert (« Bref, petit traité d’épistémologie de la thérapie brève et stratégique par l’exemple » 2017) ce qui vous permettra de vous immerger grâce à eux de façon rigoureuse dans les fondamentaux théoriques de l’École de Palo Alto.
Un parcours pros de l’enfance
Il vous concerne, si vous êtes un professionnel travaillant dans le milieu scolaire ou périscolaire (professeurs des écoles, enseignants, chefs d’établissement, CPE, éducateurs…) et va vous permettre de découvrir et vous approprier des outils dans le but d’améliorer le climat scolaire sur ces trois thèmes :
– les relations élèves/enseignants,
– la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire,
– la lutte contre le décrochage scolaire.
Il s’appuie rigoureusement sur les prémisses de l’École de Palo Alto qui se caractérisent par une volonté de travailler à apaiser des interactions plutôt qu’à soigner des personnes et est animé par des psychopraticiens aguerris de l’équipe, tant sur un plan clinique que sur celui de la supervision en établissements scolaires ou en individuel.
Clinique/Thérapeutique
Epistémologie et prémisses